L’intervalle PR (ou espace PR) est un espace qui se mesure à partir du début de l’onde P jusqu’au début du complexe QRS (l’onde Q ou R).
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Il correspond au temps nécessaire à l’influx pour diffuser à partir du nœud sinusal à travers le muscle auriculaire et le nœud auriculo-ventriculaire, descend le long du faisceau de His et gagne le muscle ventriculaire.
Intervalle PR = temps que met l’onde de dépolarisation pour traverser l’oreillette et le nœud auriculo-ventriculaire, de son origine dans le nœud sinusal jusqu’au muscle ventriculaire.
La plus grande composante de l’intervalle PR est celle qui correspond au passage de l’influx dans le nœud auriculoventriculaire (ce dernier joue le rôle régulateur de la conduction.).
Nœud auriculo-ventriculaire = le régulateur de la conduction.
Mensurations de l’intervalle PR.
Un intervalle PR normal se situe entre 120 et 200 ms (0.12 – 0.2 sec), soit 3 à 5 petits carreaux.
Intervalle PR = du début de l’onde P au début de l’onde R : 0,12 à 0,20 sec = 3 à 5 petits carreaux.
Comment étudier et apprécier l’intervalle PR ?
Lorsque vous étudier l’intervalle PR sur un ECG, il faut se poser les questions suivantes :
- Est-ce qu’il est court ? (< 3 petits carreaux),
- Est-ce qu’il est long et constant ? (> 5 petits carreaux),
- Est-ce qu’il est variable ? (change de longueur.).
Intervalle PR court
Un intervalle PR court (moins de 0.12 sec ou 3 petits carreaux), il indique que le délai habituel de conduction depuis les oreillettes aux ventricules n’a pas été respecté.
Il peut se voir dans plusieurs situations :
- Physiologique chez l’enfant (et le reste chez 20 % des adultes), ou secondaire a une tachycardie,
- Rythme d’échappement : Les oreillettes ont été dépolarisées à partir d’une zone dans le nœud atrioventriculaire ou le faisceau de His (on appelle cette partie la jonction),
- Un faisceau accessoire : Une conduction anormalement rapide des oreillettes aux ventricules (court-circuite la jonction auriculoventriculaire par l’intermédiaire d’une voie surnuméraire à conduction rapide.) : syndrome de Wolff-Parkinson-White, syndrome de Lown-Ganong-Levine,
- Extrasystole atriale : un foyer ectopique dans les oreillettes qui dépolarisent les oreillettes.
Intervalle PR long et constant
La constatation d’un intervalle PR long est fréquente signifie que la conduction à travers le nœud auriculoventriculaire est retardée.
Devant la constatation d’un espace PR long, on peut être devant Un bloc auriculoventriculaire du premier degré (BAV du 1er degré).
Dans le BAV du 1er degré; l’intervalle PR est allongé de façon constante sur chaque cycle cardiaque, et toujours suivie d’un complexe QRS.
Il est souvent asymptomatique et relève de plusieurs pathologies :
- bradycardie d’origine vagale,
- cardiopathies ischémiques,
- hypokaliémie,
- maladie de Lympe,
- myocardite rhumatismale aiguë,
- certains médicaments comme la digoxine, quinidine, bêtabloquants, inhibiteurs calciques.
Ainsi, aucun traitement spécifique de ce type de bloc est indiqué, mais il attire sur la cause qu’il faut rechercher par un bon interrogatoire.
Intervalle PR variable
L’intervalle PR est normalement constant et ne varie pas d’un cycle cardiaque à un autre. La constatation d’un espace PR variable ou impossible à mesurer (du fait qu’il n’est pas parfois suivi d’un complexe QRS) le rend suspect.
Un intervalle PR qui s’allonge progressivement après chaque cycle cardiaque jusqu’à apparition d’une onde P bloquée (onde P non suivie d’un complexe QRS) constitue un bloc auriculoventriculaire de type Mobitz 1.
Parfois, l’intervalle PR est normal et constant, mais apparaît de façon soudaine une onde P bloquée (onde P non suivie d’un complexe QRS), on parle alors d’un bloc auriculoventriculaire de type Mobitz 2.
Si cette onde bloquée apparaît une fois sur deux, on parle de bloc auriculoventriculaire 2 :1
Si les ondes P n’ont aucune relation avec les complexes QRS, on parle de bloc auriculoventriculaire du 3e degré (ou complet).